jeudi 23 février 2012

Beate Klarsfeld candidate à la présidence de la République allemande



Beate Klarsfeld pourrait se présenter comme candidate pour le poste de présidente de la République allemande, selon Spiegel online, mercredi 22 février 2012.

Le quotidien allemand a rapporté que le parti Die Linke est en discussion avec Beate Klarsfeld pour qu’elle se présente, le 18 mars prochain, devant les grands électeurs allemands. La chef du groupe parlementaire des Linke, Gesine Lötzsch, a déjà parlé à Beate Klarsfeld, qui aurait donné son accord pour cette candidature. Célèbre en Allemagne pour avoir giflé en 1968 le chancelier Kurt Kiesinger, ancien membre du parti nazi, Beate Klarsfeld s’est surtout fait connaître pour son rôle de «chasseur de nazi», au côté de son mari, Serge Klarsfeld. Le poste de président de la République est vacant depuis la démission vendredi dernier de Christian Wulff, inquiété dans une affaire de corruption.

vendredi 17 février 2012

Le fils français caché d'Adolf Hitler!!



"Maître, je suis le fils d'Hitler ! Dites-moi ce que je dois faire." François Gibault, avocat parisien, n'en croit pas ses oreilles. L'homme qu'il a devant lui est plutôt grand, parle un français parfait sans accent, et n'a rien d'un hurluberlu. Son histoire édifiante n'en est pas moins vraie.

Engagé en 1914 dans l'armée allemande, le caporal Adolf Hitler combat contre les troupes françaises près de Seboncourt en Picardie. De temps à autre, les soldats sont envoyés à l'arrière pour récupérer, reprendre des forces et parfois... s'amuser. À Fournes-en-Weppe, petite ville située à l'ouest de Lille, Hitler fait la connaissance de Charlotte Lobjoie, une jeune femme d'à peine 16 ans.

"Un jour, je faisais les foins, avec d'autres femmes, lorsqu'on vit un soldat allemand, installé de l'autre côté de la rue, révèle celle-ci à son fils bien des années plus tard. Il avait une sorte de carton et semblait dessiner. Toutes les femmes trouvèrent intéressant ce soldat et se montrèrent curieuses de savoir ce qu'il dessinait. Je suis désignée pour essayer de l'approcher." L'inconnu se montre attentif, puis chaleureux, et même amical avec la jeune paysanne. Commence alors une relation qui durera plusieurs semaines.

"Lorsque ton père était là - très rarement -, il aimait m'emmener dans des promenades à la campagne. Mais ces promenades se terminaient en général plutôt mal. En effet, ton père, inspiré par la nature, entreprenait un discours auquel je ne comprenais pas grand-chose. Ne pouvant s'exprimer en français, il déclamait en allemand, s'adressant à un auditoire absent. Si je parlais l'allemand, je ne pouvais le suivre, d'autant plus que l'histoire de la Prusse, de l'Autriche ou de la Bavière ne m'était pas familière, loin de là. Ma réaction mettait ton père en colère en me voyant rester de marbre à ses effets oratoires !" Sous le petit caporal perçait déjà le tribun illuminé...

Un soir de juin 1917, revenant un peu éméché d'une soirée avec un ami, il se fait très entreprenant auprès de Charlotte. En mars de l'année suivante naît un fils. Aux yeux des enfants du village, le petit Jean-Marie est un "fils de Boche". Souvent, il fait le coup de poing avec ses camarades pour laver cette infamie. Les années passent, et Charlotte refuse de s'exprimer sur les mystérieuses circonstances de la naissance de son fils. Pire, miséreuse et vaguement honteuse, elle délaisse son fils et le confie à la garde d'un couple plus aisé chez qui l'une de ses soeurs est employée. Cette "nouvelle famille" finira par adopter l'enfant en 1934. Son "vrai père" de son côté ne le reconnaît pas, refuse de le voir, mais continue de loin en loin à prendre des nouvelles de sa mère. Chose extraordinaire, au début des années vingt, sa famille d'adoption se retrouve propriétaire d'un immeuble à Francfort qu'elle ne paye pas...

Quelques semaines avant de mourir, au début des années cinquante, Charlotte avoue à son fils la véritable identité de son père. Le choc est terrible. "Afin de ne pas tomber dans l'anxiété, je travaillais sans relâche, ne prenant jamais de vacances, jamais de distraction : 20 ans sans rentrer dans une salle de cinéma", raconta Jean-Marie Loret dans un livre (*) qu'il publia dans l'indifférence générale en 1981 aux éditions de l'Université et de l'Enseignement moderne.

Car au milieu des années soixante-dix, devenu adulte et père de famille, Loret souhaite faire officialiser sa triste ascendance. Il s'adjoint les services d'un historien, retourne sur les lieux de son enfance, interroge quelques rares témoins et diligente une série d'enquêtes : une expertise en méthode d'identification par la physionomie comparative, une autre de l'Institut d'anthropologie et de génétique de l'université de Heidelberg, qui montre notamment que père et fils ont le même groupe sanguin, une étude comparative psychographologique entre Adolf Hitler et Jean-Marie Loret ainsi qu'une comparaison graphologique des écritures des deux hommes. Toutes aboutissent à la même conclusion. Jean-Marie Loret est sans doute le fils d'Adolf Hitler. Des photos plaident également pour cette thèse, tant il y a un "air de famille" entre les deux hommes...

Cette thèse a toujours fait l'objet d'une grande dispute entre historiens. En Allemagne et au Japon elle semble désormais acquise, tandis qu'en France, elle n'a jamais été sérieusement discutée. Pourtant d'autres éléments troublants émergent : il est établi que, pendant l'Occupation, des officiers de la Wehrmacht apportaient des enveloppes d'argent liquide à Charlotte. À la mort de sa mère, Jean-Marie Loret découvrira dans le grenier de la maison des toiles signées "Adolf Hitler" tandis qu'en Allemagne on mettra la main sur un portrait qui ressemblait trait pour trait à celui de sa mère...

"Lorsqu'il vient me voir en 1979, se souvient maître Gibault, j'ai devant moi un homme un peu paumé qui ne sait pas s'il doit se faire reconnaître comme le fils d'Adolf Hitler ou s'il doit effacer tout cela d'un trait de plume. Il éprouve ce que ressentent beaucoup d'enfants naturels : l'envie de retrouver un passé aussi lourd soit-il, mais la peur de retourner de vieilles boues. J'ai énormément parlé avec lui, jouant plus le rôle d'un psychologue que d'un avocat. Certes, il pouvait revendiquer une part des droits d'auteur de Mein Kampf et, pourquoi pas, des comptes en banque que le Führer avait peut-être ouverts en Suisse, mais à 60 ans passés était-ce raisonnable ? Après avoir conversé avec moi et avec ses enfants, il a de lui-même décidé de ne pas révéler son sulfureux état civil." Quelques mois plus tard, Jean-Marie Loret publie un livre qui passera inaperçu. Dans la France d'alors, Maurice Papon est ministre du Budget (de 1978 à 1981) tandis que François Mitterrand élu en mai 1981 reçoit René Bousquet à sa table. Au Japon, la télévision publique recevra dans ses studios ce curieux personnage qu'elle présentera comme le fils du dictateur nazi.

Ironie du sort, Jean-Marie Loret s'enrôle dès 1939 dans les corps francs qui se battirent en avant de la ligne Maginot. L'année suivante, son unité mène une bataille violente contre les troupes allemandes dans les Ardennes en 1940. Pendant l'Occupation, il est même contacté par le réseau de la Résistance OCM (Organisation civile et militaire) au sein duquel il porta le nom de "Clément". Ignorant alors ses origines, il devient naturellement un résistant aux armées hitlériennes. Bon sang saurait mentir...

vendredi 10 février 2012

L'homme qui refusa de faire le salut nazi



Il s'appelle August Landmesser. Un jour de 1936, à Hambourg, il refuse de faire le salut fasciste, au milieu d'une foule qui lève le bras à l'unisson. Il avait des "raisons personnelles de ne pas faire le salut nazi", lit-on sur le site du Washington Post.


La photo d'un homme, bras croisés, refusant de faire le salut nazi à Hambourg un jour de 1936, fait le tour du monde grâce à une page Facebook... japonaise. Voici son histoire.

Il s'appelle August Landmesser. Un jour de 1936, dans l'Allemagne d'Adolf Hitler, il refuse de faire le salut nazi, au milieu d'une foule qui lève le bras à l'unisson pour célébrer le départ d'un navire flambant neuf du port de Hambourg. La scène a été immortalisée par un photographe. Et le cliché est réapparu il y a quelques jours sur Internet, faisant rapidement le tour du monde.

La photo a été postée le 4 février sur la page Facebook d'une organisation visant à aider les victimes du séisme qui a touché le Japon en mars 2011. Séisme suivi d'un tsunami meurtrier et de la catastrophe de Fukushima. Depuis, plus de 87 000 internautes ont "aimé" cette photo sur le réseau social, près de 32 000 l'ont "partagée" et près de 7000 ont déposé un commentaire.

Pour l'organisation japonaise Senri no michi, cet instantané symbolise "le courage de dire non". "Courage", c'est aussi le titre que lui a donné Fasena, un site d'informations sur le camp de concentration d'Auschwitz, cité par le Washington Post.

Une famille "déchirée par l'Allemagne nazie"

Quand la photo est prise, August Landmesser travaille encore au chantier naval de Hambourg. D'où sa présence au lancement d'un navire Blohm & Voss. D'après un site mentionné par le Huffington Post, ce jour-là, Adolf Hitler lui-même se trouve à Hambourg pour participer aux célébrations. "August Landmesser a alors des raisons personnelles de ne pas faire le salut nazi", lit-on sur le site du Washington Post.

Un an avant le cliché, en 1935, le jeune homme de 25 ans épouse Irma Eckler, 22 ans. Problème majeur dans l'Allemagne de l'époque: elle est juive. La loi nazie interdit leur union. August Landmesser est exclu du parti nazi auquel il a adhéré en 1931. Le couple défie aussi l'Allemagne nazie en mettant au monde deux petites filles, Ingrid en octobre 1935 et Irene en juillet 1937.

Le couple est arrêté en 1938. August Ladmesser et sa femme sont emprisonnés pour avoir "déshonoré la race". Ils sont condamnés aux travaux forcés. August Landmesser, lui, est remis en liberté en 1941, mais aussitôt envoyé au front, où l'on perd sa trace. Elle serait morte en détention en 1942. Les deux enfants sont envoyées à l'orphelinat. Mais elles survivent.

Comment sait-on qu'il s'agit bien de lui sur cette photo élevée au rang de quasi-icône? En 1991, Irene reconnaît son père sur la photographie utilisée par un journal allemand. Depuis quelques années déjà, elle rassemble des documents sur le destin de ses proches. Elle en fait même un livre, publié en 1996, dans lequel elle raconte l'histoire de sa famille "déchirée par l'Allemagne nazie".

samedi 4 février 2012

Shoah : la SNCF ouvre ses archives de 1939-1945


La SNCF a annoncé vendredi 3 février dans un communiqué qu'elle venait de déposer une copie de la "totalité" de ses archives numérisées de la période 1939-1945 au Mémorial de la Shoah à Paris en décembre 2011, au centre Yad Vashem à Jérusalem (Israël) et à l'Holocaust Museum de Washington (Etats-Unis) en janvier 2012.

"Par cette politique d'ouverture et de facilitation de l'accès, destinée à faciliter le travail des chercheurs", la SNCF entend "renforcer sa démarche de transparence sur le passé de l'entreprise". La SNCF, réquisitionnée par l'Etat Français, a transporté de 1942 à 1944 quelque 76 000 Juifs vers les camps de la mort.

L'historien André Kaspi, spécialiste de la seconde guerre mondiale, a salué cette démarche "importante" de la SNCF : pour un historien, "tout accès aux archives permet d'écrire une histoire conforme à la réalité". "La SNCF est accusée – à tort sans doute – d'avoir participé à la Shoah", a déclaré M. Kaspi, qui s'est interrogé : "La SNCF était-elle suffisamment libre pour dire non aux Allemands et avait-elle les moyens de s'opposer à leurs demandes ?"

"PÉRIODE CLÉ DE L'IDENTITÉ DE LA SNCF"

Il y a un an, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, avait reconnu les responsabilités de l'entreprise, qui fut "un rouage de la machine nazie d'extermination" en cédant à la ville de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, un terrain de la gare d'où sont partis plus de 20 000 juifs vers les camps de la mort en 1943 et 1944.

En 2011, rappelle l'entreprise publique dans son communiqué, la SNCF a "franchi une nouvelle étape dans cette démarche de transparence en procédant à la numérisation de la totalité des documents d'archives" de la période 1939-1945, "une période clé dans l'histoire et l'identité de la SNCF". "Tous les documents historiques ont été saisis et numérisés. Aucun tri n'a été effectué, pour garantir un accès à la totalité des documents de la période", assure la SNCF.

Jusqu'au "regret" exprimé par son président, la SNCF, candidate pour un projet de ligne à grande vitesse Tampa-Orlando en Floride et pour l'exploitation d'une ligne à grande vitesse en Californie, était sommée par des élus américains de rendre des comptes sur son attitude pendant la guerre.